Composer avec la volatilité du marché boursier
2018 a été une année record sur les marchés boursiers…mais pas de la façon dont on aurait souhaité. Étant donné que cette volatilité des marchés se poursuit en ce début 2019, voici quelques conseils pour orienter vos réflexions, déterminer ce sur quoi vous devriez concentrer et guider vos actions en ces temps d’incertitude.
Alors que s’amorce cette nouvelle année, ressentez-vous une étrange impression de déjà vu…en vous disant « voilà que ça recommence »?
Nous avons connu des hauts et des bas depuis la récession de 2008 et, alors que débute 2019, voilà que nous devons encore une fois faire face à des défis découlant de la récente volatilité des marchés boursiers. Nous savons que les dons de particuliers sont liés de près à leur situation financière et il est donc possible que des marchés nerveux et ébranlés puissent avoir un impact sur leurs dons.
Le bon côté de ce déjà vu, toutefois, est que l’expérience nous donne une feuille de route pour mieux naviguer en période d’incertitude comme celle-ci.
Alors, si cette volatilité des marchés se poursuit, voici quelques éléments de réflexion pour y répondre, liés à la planification interne et à la gestion ainsi qu’à vos relations avec les donateurs.
- Continuez à bâtir vos relations – Quand il s’agit de vos parties prenantes, et en particulier de vos donateurs, ne disparaissez pas. Tout comme il est universellement reconnu que la bonne stratégie pour les investisseurs dans un contexte d’incertitude est de conserver leurs placements à long terme, demeurer actif dans l’établissement de relations avec les donateurs est aussi la bonne stratégie pour les organismes caritatifs dans un contexte similaire. Continuez vos efforts de sensibilisation et de fidélisation et demeurez en contact avec vos donateurs actuels et potentiels avec qui vous discutez de dons.
- Soyez à l’écoute, avec respect et empathie. Bien qu’il soit important de continuer à engager vos donateurs actuels et potentiels, il est également essentiel d’écouter ce qu’ils ont à dire pour bien comprendre ce qui les motive et les inquiète et bien saisir comment ils se sentent. Évaluez d’un œil critique les sollicitations que vous avez planifiées et demandez-vous s’il n’y a pas lieu de réexaminer le calendrier de votre stratégie. Certains donateurs planifiant de faire un don de titres boursiers voudront peut-être attendre de récupérer leurs pertes, alors que d’autres seront toujours en position de faire un don. Vous voudrez peut-être aussi offrir la possibilité d’étaler le paiement du don sur une plus longue période.
- Examiner d’autres possibilités. Selon le cas, une autre option serait de proposer d’autres façons de donner, y compris des biens immobiliers, le legs d’assurance-vie ou le legs testamentaire en remplacement d’un don d’argent ou de titres boursiers. N’oubliez pas d’être respectueux et sensible aux besoins et aux préférences de vos donateurs, mais ayez aussi le courage de leur donner l’occasion de contribuer. Et bien qu’il soit de mise de continuer à demander, assurez-vous d’adopter une perspective à long terme et de faire preuve de prudence, ne sacrifiant pas l’avenir pour un gain à court terme.
- Évaluez votre situation. Le meilleur conseil que l’on puisse vous donner est d’être patient et de ne pas céder à la panique. Mais ce n’est pas n’ont plus nécessairement le temps d’opter pour le statu quo et il est prudent de prendre un moment de réflexion et de planifier à l’avance. Si ce n’est déjà fait, c’est justement le temps de prendre du recul et d’évaluer votre bassin de donateurs potentiels, et d’élaborer un plan pour aller de l’avant en fonction de ce que vous découvrez. Allez à la racine même de votre bassin de donateurs majeurs afin de bien évaluer sa valeur, de déterminer le calendrier des dons et d’évaluer l’impact probable que pourrait avoir un marché boursier volatile.
- Planifiez divers scénarios. En matière de revenus, vous basant sur des hypothèses réalistes, élaborez des scénarios sur le concept du ‘bon, mieux, meilleur’, en identifiant dès le début l’impact que chacun de ces scénarios aurait du point de vue de l’accomplissement de votre mission et de la gestion de vos dépenses. Question de bien surveiller les choses, l’équipe de direction pourrait vouloir tenir des réunions régulières de tout le personnel pour échanger des informations et prendre des décisions opérationnelles rapides.
- Engager le conseil d’administration. Assurez-vous d’engager les membres de votre conseil d’administration dans vos processus d’évaluation et de planification de vos scénarios ainsi que dans le développement des stratégies qui répondront le mieux à votre situation. Non seulement cela vous permet-il de tirer profit de leur savoir et de leur expérience pour déterminer la bonne voie à suivre, mais cela les tient au courant et minimise la possibilité de mauvaises surprises plus tard dans l’année.
- Soyez réalistes. Bien qu’il soit essentiel de rester positif et de nouer le dialogue avec les donateurs actuels et potentiels, il est aussi important de reconnaître qu’il est possible que vous soyez obligés de diminuer vos attentes. Quand les Canadiens sont anxieux, ils dépensent moins et sont plus prudents avec leurs investissements…et cette prudence s’étend à leurs contributions caritatives. Dans cette optique, vous devrez peut-être modifier vos objectifs financiers et votre calendrier de travail pour la collecte de fonds.
- La nouvelle normalité. Si les dernières années nous ont appris au moins une chose, c’est que nous vivons dans une ère où le doute et l’incertitude sont courants…ce qui nous amène à nous demander s’il ne s’agit pas là de notre ‘nouvelle normalité’. Il vaut mieux que les organismes acceptent que l’incertitude et le déséquilibre soient la norme pour l’avenir prévisible et qu’ils adoptent plusieurs des pratiques de planification susmentionnées comme pratiques courantes.
L’expérience nous a aussi appris que la philanthropie peut prospérer, et c’est le cas, même si les temps sont durs. Concentrez-vous sur ce qui importe le plus, c’est-à-dire votre mission, vos messages et vos relations avec vos donateurs.
Il est important, plus que jamais, de continuer d’être à l’écoute des donateurs, d’encourager les relations et d’être présent dans la collectivité. En envoyant un message de confiance tout en étant conscient et empathique de la situation financière des donateurs, les organismes peuvent même trouver le nouvel élan qui plus tard les motivera à augmenter leurs dons.
Pour plus de conseils sur la gestion de l’incertitude, lisez cet article En perspective de 2016 sur l’économie ou cet article En perspective de 2009 sur la santé organisationnelle.